J'ai mal à ma terre
- Cyrielle Lylidee

- 24 oct.
- 2 min de lecture

J’ai mal à ma terre.
Notre terre d’accueil, notre mère nourricière à tous. Comment avons-nous pu devenir si hostiles envers celle qui nous a donné la vie ?
Depuis des milliards d’années, la Terre s’est façonnée, patiemment dessinée par le temps. La richesse de chaque couche minérale, la diversité du végétal et du vivant sont le fruit de cette lente alchimie. Tout s’est ajusté, adapté, accordé au fil des âges. Des millions d’années d’équilibre fragile, où chaque être, chaque élément avait sa juste place dans un vaste écosystème fondé sur le respect et l’interdépendance.
Puis, en une fraction de seconde à l’échelle de l’univers, l’équilibre s’est rompu. L’anthropocène est né. L’humain, convaincu d’être l’espèce la plus intelligente, a confondu savoir et sagesse. Fier de son cerveau et de ses inventions, il s’est cru au-dessus du vivant. Il a perdu la mémoire de ses origines, la conscience de ce lien intime qui l’unit à la terre. Il ne voit plus que la matière à exploiter, oubliant que la roche, l’arbre, l’abeille, le vent et lui-même participent d’un même souffle. L’humain fait partie du vivant, il n’en est pas le centre, et encore moins le sommet.
Alors, une question se pose : l’intelligence serait-elle devenue la folie de notre millénaire ? À force de tout rationaliser, l’homme se serait-il coupé de l’intelligence du cœur ?
La Terre brûle. Les arbres abattus crient, les baleines échouées pleurent, les coraux éteints se désolent. Et l’humain continue de forer, de creuser, de consommer, sans mesurer l’ampleur du désastre qu’il engendre. Cette course insensée s’interrompra-t-elle volontairement par lucidité, ou faudra-t-il que la nature, épuisée, reprenne ses droits ?
Je me sens triste et coupable de participer, malgré moi, à cette destruction. J’essaie de réfléchir à l’impact de chacun de mes gestes, à la manière de vivre autrement. À inventer de nouvelles façons d’habiter, de consommer, de me relier.
Car le futur n’est pas à la technologie, mais dans le retour à la simplicité. Il réside dans la conscience que chacun met dans ses actes, dans la reconnaissance du vivant à travers chaque chose. Retrouver ce lien, c’est retrouver la vie elle-même. Sans cela, c’est l’humanité qui s’éteindra, détruite par sa propre main, coupable.
J’ai mal à ma Terre.
Cyrielle Lylidee

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